Publié le 08 Février 2024

Une étude publiée en janvier 2024 par le CAE montre qu’il existe un écart entre les estimations du DPE et la consommation réelle alors que le document est devenu un outil central des politiques de rénovation

Les écarts constatés

Le Conseil d’analyse économique (CAE) a comparé les dépenses énergétiques de 180 000 ménages (en se basant sur les données bancaires anonymes) et le DPE. L’étude montre que la consommation réelle des ménages s’écarte des estimations fournies par le DPE, car le diagnostic ne tient pas compte du comportement des particuliers. Les ménages qui vivent dans un bien peu performant ont ainsi tendance à moins consommer que la consommation théorique du DPE. Au contraire, les occupants d’un logement très performant ont une consommation plus élevée pour gagner en confort. En résumé, si la consommation énergétique réelle progresse avec la note DPE, cette croissance est beaucoup moins forte que ce qui est estimé par le DPE.

Un DPE à faire évoluer

Pour le CAE, la non-prise en compte du comportement des ménages dans les estimations du DPE explique en grande partie cet écart. Il souligne ainsi que la réponse comportementale des ménages devrait être prise en compte afin de mieux quantifier les gains d’une rénovation et de ne pas surestimer les possibilités d’économie d’énergie. Le CAE indique enfin que la méthode 3CL accorde une place trop importante à la surface du logement. Elle se base en effet sur l’hypothèse d’un lien linéaire entre surface et consommation énergétique. Or, certains postes sont fixes (par exemple l’eau chaude sanitaire) et la consommation peut décroitre avec la surface. Dans une grande maison, il est en effet courant de ne pas chauffer toutes les pièces. L’étude montre ainsi que dans chaque classe énergétique, la consommation réelle au mètre carré diminue avec la surface.